Album : Nuntius
Année : 2016
Heureux de cette vie nouvelle, il en oubliait presque les autres voyageurs en détresse, restés de l’autre côté de la montagne.
J’le voulais mais j’n’osais pas Motivé mais j’bougeais pas J’avais trop peur de parler Simplement j’n’assumais pas Je n’ai pas pris le temps de dire Pas pris le temps de prévenir Laisser la honte m’envahir Maintenant c’est trop tard J’aurais pu, j’aurais dû Dû te dire, te prévenir
Cette lettre j’l’écris noyé sous une couche de remords Le remords d’un criminel Parce que j’écris à un d’mes potes mort Nan, nan, j’suis pas l’tueur mais j’l’ai bien vu plonger Donc j’me sens coupable De non-assistance à personne en danger Le danger n’est pas la mort mais l’enfer derrière son rideau J’aurais dû t’prévenir mais t’es parti si tôt La félicité à gauche, c’était le paradis Et toi mec tu fonçais à droite, et moi j’ai rien dit Trop occupé à rester cool aux yeux de toute la bande J’ai préféré me taire, j’avais peur de leur réprimande Et même si j’voyais la catastrophe s’pointer à 12h J’me répétais qu’parler d’ma foi ferait d’moi un looser Aujourd’hui plongé dans l’tourment Tu dois tellement m’en vouloir Bloqué l’éternité dans c’décor noir Pourquoi n’ai-je jamais profité au temps du couloir Pour te parler d’l’issue qui change le cours de l’histoire
J’le voulais mais j’n’osais pas Motivé mais j’bougeais pas J’avais trop peur de parler Simplement j’n’assumais pas Je n’ai pas pris le temps de dire Pas pris le temps de prévenir Laisser la honte m’envahir Maintenant c’est trop tard J’aurais pu, j’aurais dû Dû te dire, te prévenir
J’suis désolé de n’avoir jamais vraiment été clair Pourtant t’avais tes questions mais j’sortais mon vocabulaire Trop religieux, trop perché les rares fois où j’en parlais Mon opération sauvetage je la retardais En fait j’m’en veux aussi d’pas avoir fait l’effort d’insister Tu skiais comme un fou alors que j’connaissais la piste Et j’t’ai regardé jusqu’à ce que tu tombes à l’eau Alors qu’un vrai ami se retrousse les manches Court et plante un panneau Donc j’écris pas juste pour pleurer sur ton sort J’écris pour tous les chrétiens aveuglés par leur confort Si on prétend avoir les flèches qui orientent Pourquoi les cacher quand on voit Nos proches glisser sur leur pente Et toi mon ami qui croit pas mais qui respire encore Laisse-moi t’avertir : derrière l’rideau c’est pire encore Donc si tu l’permets J’veux planter un panneau qui crie l’danger T’en fais c’que tu veux, ta trajectoire, elle peut changer
La prochaine fois j’le dirai Et des flèches je poserai Sur le chemin de ceux que j’aime Et je prendrai le temps de dire Prendrai le temps de prévenir Quelle que soit leur attitude Je le ferai par amour
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